Saisons de lecture : une année d’envies littéraires

Tout au long de ma vie de lectrice, et notamment ces dernières années, j’ai pu observer un certain nombre de petites habitudes que j’ai prises. J’ai notamment fait ce constat : mes lectures ont vraiment un aspect cyclique, qui suit le rythme des saisons ! Chaque période de l’année s’associe pour moi à des envies de lecture différentes, qui sont souvent assez similaires d’une année à l’autre… Aujourd’hui, je prends donc le temps de faire un tour d’horizon de la manière dont chaque saison influence ma vie de lectrice.

L’automne est pour moi la saison de la lecture par excellence. C’est une saison de transition, où il fait encore bon passer du temps dehors, mais où l’appel d’un intérieur confortable et chaleureux commence à se faire sentir. C’est une période où la nature est sublimée, où les couleurs sont uniques, créant des paysages propices à susciter le merveilleux. À cette période, j’aime donc me plonger dans des univers remplis de magie, qu’elle soit épique comme dans les grandes épopées de fantasy, ou qu’il s’agisse de ces simples enchantements du quotidien : je pense notamment à l’univers d’Anne Shirley, aussi poétique que réconfortant, qui donne envie de voir le monde au-delà de ce qu’il est. Alors que se rapprochent les nuits de plus en plus longues, j’aime aussi profiter de cette période pour découvrir des atmosphères plus étranges, pour me plonger des récits où planent la brume et le mystère. Il peut aussi s’agir de ces romans qui jouent avec les frontières des genres, faisant écho à la transition qu’opère l’automne dans la nature.

Lorsque l’hiver arrive, je n’en ai souvent pas fini avec ce besoin de lectures chaleureuses, d’univers douillets. Alors que je me mets à profiter pleinement de la collection de plaids et de coussins qui occupent les canapés et fauteuils de la maison, j’en profite souvent pour me replonger dans mes univers de prédilection. J’enchaîne les tomes de séries, voire je relis mes romans préférés. Bien qu’il ne s’agisse pas de mon genre favori (et de loin), il fut un temps où j’aimais lire une ou deux romances de Noël à l’approche de la fin d’année, mais cette envie m’a un peu quittée ces derniers temps : c’est souvent assez redondant, et ne m’apporte plus suffisamment pour que je passe du temps sur ces lectures-là… Qui sait, cela me reprendra peut-être un jour ?

Saison du renouveau, le printemps m’apporte souvent un regain de motivation vis-à-vis de mes lectures. Mois de la fantasy oblige, je lis toujours énormément d’imaginaire, mais c’est une période où j’ai également envie d’autre chose. Je me tourne donc vers des lectures légères, plus différentes de ce dont j’ai l’habitude, parfois bien en-dehors de ma zone de confort : du contemporain, de l’historique, un peu de cosy mystery (bien que j’en lise un peu toute l’année, c’est une période à laquelle je me tourne davantage vers ce genre), de la jeunesse et du graphique, voire même un peu de non-fiction… J’ai envie de couleurs, de nature, d’univers légers et fleuris : il fait beau dehors, et j’ai envie que ça se ressente dans mes lectures !

L’été est sans doute la saison qui m’inspire le moins en termes de lectures. Là où beaucoup de gens en profitent pour dévorer du policier ou du feel-good, je n’ai en général aucune autre envie particulière autre que celle de dévorer ma pàl. Le challenge estival de Séverine (Il Est Bien Ce Livre), le Paye Ton Slip, ainsi que la deuxième session du challenge de l’Orilium Academy de Book Roast, qui demande plus de lectures que la première, me motivent à lire toujours plus. Bien entendu, ça n’est pas toujours évident au vu du quotidien et des vacances, mais c’est une période de véritable boulimie de lecture pour moi ! Là aussi, j’ai des lectures plus variées, me laissant tenter par tout ce qui peut me faire envie dans ma pile à lire. Et alors que la fin de l’été approche, je me remets à avoir envie de certains univers en particulier, et de prendre davantage le temps de profiter de moments lecture spécifiques : c’est reparti pour un tour dans le cycle de mes saisons de lecture…

Et vous, est-ce que les saisons influencent beaucoup vos envies de lecture ? Avez-vous pu remarquer des cycles dans les livres que vous lisez ? Dites-moi tout, je suis curieuse de voir comment les saisons se ressentent (ou non) dans vos parcours de lectrices et lecteurs !

Se perdre dans la Vorrh

La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l’oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait irrésistible. On dit que le jardin d’Éden est dissimulé en son cœur. Personne ne l’a jamais explorée en entier, elle serait sans fin.
Pourtant, un homme a entrepris le périple. Un ancien soldat qui a tout abandonné pour suivre sa bien-aimée, Este. À sa mort, il a, suivant d’antiques rituels, emprisonné son esprit dans un arc et, écoutant ses murmures, s’est lancé sur la route…
~ Vorrh, de Brian Catling – Pocket
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Attirée par sa couverture presque hypnotique et son résumé particulièrement énigmatique, je me suis plongée dans Vorrh… Et quel voyage ce fut !

Il s’agit d’un roman profondément déconcertant, de la première à la dernière page : différents récits s’emmêlent, et les liens qui les relient se dévoilent très lentement, voire pas du tout (pour l’instant). Tantôt d’une poésie magnifique, tantôt bien plus violent, malaisant et parfois presque glauque, la narration traverse les extrêmes et toutes leurs nuances, pour donner corps à cette présence étrange de la Vorrh. L’atmosphère est brumeuse, pesante, étouffante, suffocante. Les repères sont absents, et la seule certitude est cette forêt mystérieuse, millénaire, où se terrent les légendes les plus envoûtantes. Les personnages gravitent autour, aussi subjugués et répugnés que les lecteurs, refusant d’y mettre un pied mais rêvant des pouvoirs qu’elle contient. D’ailleurs, dans tous les événements que l’on suit, quelle est la part de cette force mystique qui pèse sur la population, quelle est la part du simple esprit humain soudain dépourvu de toute limite ?

J’avoue avoir ressenti peu d’attachement émotionnel pour les personnages (bien que je soupçonne que ça ne soit pas l’objectif de l’auteur), et je regrette que finalement on n’entre qu’assez peu dans la Vorrh, qui demeure plutôt une présence pesante autour des personnages. Le récit avance lentement, très lentement, et de manière énigmatique, très énigmatique ; je n’ai pourtant pas pu m’empêcher de le dévorer, fascinée autant par la beauté que par l’horreur qui se déroulaient sous mes yeux. C’est le genre de lecture sur lequel il n’est pas vraiment possible de mettre des mots : amas de sensations, de questionnements parfois vains, c’est l’une de ces expériences de lecture indéfinissables et pourtant inoubliables.

Si vous cherchez un voyage littéraire hors du commun, qui vous emmènera loin, bien loin des sentiers battus, plongez dans celui-ci : quoi qu’il en soit, il ne vous laissera pas indifférent.e. Pour ma part, bien que la fin puisse se suffire à elle-même, je ne tarderai pas à lire les deux tomes suivants : de nombreuses questions demeurent encore sans réponses, et je n’ai pas fini de me laisser fasciner par cette forêt…

Repue de fantasy : mes dégustations au restaurant Fantasia

Bon. Je démarrais ce challenge du Mois de la Fantasy 2023 avec énormément de motivation, et l’envie de dévorer de la fantasy par louches entières. Bon. J’ai finalement eu un rythme de lecture assez éclaté, avec notamment une bonne partie du mois occupée par la trilogie du Clan des Otori que j’ai voulu lire d’une traite, et assez peu de temps sur la fin du mois. Je m’attendais donc à échouer ce challenge, et puis… je me rends compte que j’ai pas mal lu !

Je n’ai donc quasiment pas respecté ma pile à lire de départ (et j’y ai notamment intégré un roman graphique qui n’est pas vraiment de la fantasy mais qui s’en inspire quand même, donc ça passe), mais j’ai quand même réussi à compléter deux repas, et à me faire un petit entrée-dessert en bonus. En plus, la plupart étaient de très bonnes lectures : ce fut donc un Mois de la Fantasy plutôt réussi !

Premier repas : à l’aventure !

ENTRÉE
Les insectes sont nos amis
(animaux, peur, défi)

PLAT
L’assiette Gargantua
(suite de saga)

DESSERT
Le glouton
(pavé, roman à déguster)

Second repas : petits plats réconfortants

ENTRÉE
Petite douceur du chef
(saga chouchou, livre court)

PLAT
Spécialité du monde
(voyage, Afrique, Asie…)

DESSERT
Ice Cream
(dark fantasy, enquête, mystère)

Casse-croûte bonus

ENTRÉE
Tartines de Lembas
(elfes, fae, créatures fantastiques)

DESSERT
Spicy Cake
(amour, trahison, complot, urban fantasy)

Comme je le disais plus haut, je suis finalement très contente de ce mois de lectures fantasy, et j’ai déjà hâte d’être au prochain… En attendant, il y a plein d’autres challenges excellents qui m’attendent, notamment le Paye Ton Slip de Séverine IlEstBienCeLivre, dont l’objectif est simple : se fixer un objectif de lectures sur les trois mois d’été… et tout faire pour les atteindre. Réaliste (hem), je vais donc tenter d’atteindre la taille L, en lisant au moins 24 livres entre juin et août ! Vais-je y arriver ? Roulements de tambour…

Et vous, avez-vous participé à ce Mois de la Fantasy ? Avez-vous fait de belles lectures ? Participez-vous à d’autres challenges cet été ?

Hors-Caste : lorsque l’amour point au cœur de l’obscurité…

Suèhl est tellement dépourvu de magie qu’il n’appartient à aucune caste à Hemurn, où seul le Don confère une situation sociale. Repoussé, délaissé, il ne s’attend pas à attirer l’attention de cet étranger à la puissance hors norme. Pourtant, la complicité entre eux est immédiate. Et quand un drame fait vaciller les lois rigides d’Hemurn, l’alliance de ces hommes hors caste, dégagés des obligations qui les régissent, pourrait bien s’avérer la seule planche de salut.
~ Hors-Caste, de Marge Nantel – Noir d’Absinthe
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Ce livre a été reçu et est chroniqué dans le cadre d’un service presse : merci à la maison d’édition pour sa confiance !

Je suis rentrée dans ce roman sans trop savoir à quoi m’attendre, mis à part un univers de fantasy et une belle romance ; et si j’ai été déroutée par quelques points, j’ai globalement passé un agréable moment de lecture.

Parmi les premières surprises : il s’agit d’une fantasy presque animalière ! L’autrice propose ici un univers où l’animalité imprègne chaque personne, à plus ou moins haut niveau, créant de fait des castes d’humains plus respectables (les castes supérieures) ou incapables de contenir leur animalité (les castes inférieures). S’il m’a fallu du temps pour comprendre le fonctionnement aussi bien de ces castes que des différents degrés d’animalité des personnages, j’avoue avoir apprécié l’originalité de cette proposition.

Côté intrigue également, j’ai eu un peu de mal à saisir d’emblée les enjeux mis en place, leurs causes et leurs conséquences… Entre ces complexités et les événements qui emmènent à un moment donné les personnages dans un lieu complètement différent, j’ai parfois eu du mal à garder en tête le point de départ et l’objectif du récit. Là encore, tout a quand même fini par se clarifier, mais je retiens malheureusement une chape de brume flottant au-dessus d’une bonne partie du récit, qui m’a donné un peu l’impression d’avancer dans le noir…

Et pourtant, j’ai réussi à me laisser porter, m’abandonnant à l’autrice et à son roman. La partie centrale, qui m’a un peu perdue quant à l’intrigue, a permis de développer des personnages tout en profondeur et en nuances, et de mettre en place une relation touchante que j’ai vraiment appréciée. Quant à la fin, j’ai trouvé qu’elle concluait magnifiquement chacun des aspects développés plus tôt, aussi bien du côté des intrigues au sein des castes que sur les protagonistes en eux-mêmes. Ce fut donc une bonne lecture, que je recommande chaudement, ne serait-ce que pour sa proposition d’un univers original et de la très belle relation qui y est développée entre deux personnages aussi atypiques qu’attachants !

Et vous, avez-vous déjà lu de la fantasy animalière ? Auriez-vous des titres à me recommander pour en découvrir davantage ?

Première soirée lecture en extérieur : un moment lecture pour le retour des beaux jours

Le printemps s’est installé, les jours rallongent, et il commence à faire bon dehors même pendant ces premières soirées qui s’étirent. Pourquoi ne pas en profiter pour s’installer dehors tandis que le jour tombe, et passer une première belle soirée de lecture en extérieur ?

Peaufiner le cadre

Comme le soir arrive, prévoyons les sources de lumière ! Bougies, guirlandes féériques et autres petites sources de lumière : installez tout cela autour de vous, en prenant soin d’en placer une plus importante tout près de vous pour éclairer vos pages. Tous ces petits points de lumière feront écho aux étoiles qui s’allument peu à peu dans le ciel, et vous plongeront dans une atmosphère des plus magiques… Sans compter que les quelques bougies à la citronnelle que vous placerez parmi ces lumières permettront d’éloigner les insectes les plus hardis !

Bien accompagner la lecture

Ce n’est que la première soirée de lecture en extérieur de l’année, et il fait peut-être encore un peu frais : pourquoi ne pas prévoir une boisson chaude pour accompagner votre lecture ? Il peut s’agir d’une tisane qui vous fait du bien, d’un chocolat chaud gourmand, d’un verre de lait chaud au miel… Tout ce qui participera à vous créer un cocon agréable et chaleureux ! D’ailleurs, n’oubliez pas non plus un doux gilet ou votre plaid préféré à enrouler autour de vos épaules : il serait quand même dommage d’attraper froid !

Petite touche finale

Pour accompagner ce moment lecture, ou pour en donner l’illusion s’il fait encore trop froid (ou déjà trop chaud !) dehors, voici l’ambiance sonore que je vous ai concoctée spécialement pour l’occasion. Elle vous plongera dans une douce atmosphère de début de soirée, avec un petit vent léger et le craquement des bougies ; parfois, le carillon sonne, une grenouille chante ou un chien aboie au loin…

Pour lancer l’ambiance sonore, cliquez sur le bouton « play » sur l’image. Vous pouvez aussi ajuster chacun des sons en cliquant sur « show mixer », enlever ceux que vous n’aimez pas voire en ajouter d’autres !

Et vous, avez-vous déjà lu dehors cette année ? Préférez-vous lire en intérieur ou en extérieur ?

Trouble et tourment entre les murs de Riverton

Eté 1924 : au cours d’une grande soirée donnée au château de Riverton, le poète Robert Hunter se suicide sous les yeux des soeurs Hartford. Les deux femmes ne se reparleront plus jamais après le drame. Hiver 1999 : une jeune cinéaste prépare un film sur ce scandale des années 20. Il ne reste plus qu’un seul témoin vivant de l’époque, Grace Bradley, alors domestique au château. Mais Grace a changé de vie, tiré un trait sur Riverton et ses secrets, ou du moins le croit-elle. Car le passé lentement se réveille…
~ Les Brumes de Riverton, de Kate Morton – Pocket
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J’ai finalement assez peu lu Kate Morton (celui-ci n’est que le troisième de ses romans que je découvre), mais je sais avec certitude que j’embarque à chaque fois pour un voyage temporel aussi douillet qu’intriguant, mystérieux et fascinant. J’avais absolument adoré ma toute première découverte de l’autrice, Le Jardin des Secrets, et j’avais malheureusement beaucoup moins accroché à La Scène des Souvenirs ; bien qu’il n’atteigne pas le premier, celui-ci penche lui aussi plutôt du bon côté !

Là où ce roman a souffert de la comparaison avec Le Jardin des Secrets, c’est que l’intrigue n’avance que sur une seule temporalité. J’avais beaucoup aimé le jeu avec les époques dans ma première découverte de l’autrice, et l’alternance entre passé et présent est ici moins marquée : si le retour en arrière nous plonge au cœur des événements, le temps présent présente uniquement la protagoniste telle qu’elle est devenue des décennies après.

D’ailleurs, une fois cette absence de « double enquête » acceptée, j’ai adoré apprendre à connaître cette vieille dame. J’ai trouvé que l’autrice décrivait magnifiquement bien ce que peut être la vieillesse, celle qui suit toute une vie que les plus jeunes n’ont pas connue et ne pourront jamais que pâlement imaginer. Elle retranscrit cette solitude face aux pensées que l’on est seul.e à avoir, face à un passé que plus personne ne partage, face à des gens qui ne peuvent tout simplement pas comprendre… Grace est partagée entre la culpabilité et l’apaisement, et m’a profondément émue par moments.

Lorsque l’autrice nous plonge dans le passé de Riverton, j’ai trouvé là aussi l’atmosphère particulièrement réussie. Du fait de l’attachement pour la vieille dame que Grace est devenue, ce retour dans son passé est rempli d’une nostalgie communicative : j’étais happée par les décors, les costumes, les sensations, l’atmosphère qui animent les lieux et les personnages de ce domaine des années 1920 ! Quant à l’intrigue, elle a beau avancer lentement et se mettre en place de manière presque imperceptible, elle m’a emportée jusqu’au bout. J’avais deviné une partie des révélations, mais la découverte de leur déroulement et des secrets enfouis est demeurée une scène marquante !

Cette lecture confirme donc mon affection pour les romans de Kate Morton : un aspect douillet auprès de personnages attachants, une plongée dans l’histoire avec une atmosphère captivante, et un mystère qui rôde en arrière-plan avant de mener au coup d’éclat final ! J’en lirai volontiers d’avantage ; d’ailleurs, lequel me conseillez-vous maintenant ?

Aventures sur la mer : esclaves et liberté

Kyle, désormais aux commandes de la Vivacia, la vivenef récemment éveillée de la famille Vestrit, a décidé de l’utiliser pour transporter des esclaves. Et son impérieuse volonté ne saurait souffrir la moindre opposition. Son épouse Keffria en vient même à douter de son mari quand il veut débaucher leur fille Malta, et obliger leur fils Hiémain À travailler à bord de l’embarcation et à abandonner l’apprentissage qui le destinait à la carrière de prêtre de Sa. Sa belle-sœur Althéa, elle, se fait de son côté passer pour un jeune homme et se démène sur le Moissonneur, un navire abattoir, Elle doit prouver à Kyle qu’elle est un véritable marin pour récupérer Vivacia…
~ Les Aventuriers de la mer, tome 2 : Le navire aux esclaves, de Robin Hobb – J’ai Lu
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Perdu à Jamaillia, Hiemain s’apprête à affronter son destin. Dans sa fuite, l’apprenti prêtre va retrouver Vivacia pour subir avec elle les événements les plus douloureux de leurs jeunes existences. Son père, le capitaine Kyle, de plus en plus violent et humiliant, leste la vivenef d’esclaves, attirant les serpents de mer. Quant à Malta, elle entre progressivement en conflit avec ses aïeules et leur procure bien des tourments. Les Vestrit se déchirent de l’intérieur… Pendant ce temps, Kennit le pirate, affaibli et mutilé à l’issue d’un terrible abordage, sent la chance le quitter. Posséder une vivenef devient pour lui une priorité, un impératif audacieux mais quasi suicidaire…
~ Les Aventuriers de la mer, tome 3 : La conquête de la liberté, de Robin Hobb – J’ai Lu
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Si le premier tome de cette nouvelle série dans l’univers du Royaume des Anciens restait assez introductif, les deux suivants plongent dans le vif du sujet !

Côté personnages, je reste sur mes impressions du premier tome : je suis curieuse de voir Althéa se développer, j’ai cruellement envie de voir Hiémain retourner à la paix à laquelle il aspire, j’ai beaucoup de respect pour Ronica et une compassion grandissante pour Keffria. Malta n’est (pour l’instant, puisque j’ai comme le sentiment que l’autrice lui réserve une évolution hors du commun) qu’une adolescente gâtée, et Kennitt, de plus en plus détestable, m’intrigue beaucoup.

Alors que les personnages avancent tant bien que mal sur les chemins qui se tracent sous leurs pas, un tout nouveau pan de l’univers se dévoile, et je suis extrêmement curieuse d’en apprendre davantage : les vivenefs, quels êtres fascinants ! Parangon semble avoir une histoire aussi tragique que passionnante, et il me tarde de découvrir les événements qui ont abouti à ce personnage complètement brisé. Quant à Vivacia, quelles conséquences auront les violences et les drames de ses premiers mois sur son évolution ? Autant d’éléments qui me font tourner les pages frénétiquement !

Par contre, alors que j’arrive au troisième tome, je ne peux me défaire d’une très légère sensation de manque : la narration éclatée entre tous ces personnages ne fait qu’avancer très peu l’histoire générale, dont les enjeux sont de fait plus difficilement discernables. Si chaque personnage a ses propres aspirations, quelle est la finalité de l’ensemble ? Où tout cela est-il censé nous mener ? J’aime suivre ces aventures que nous raconte l’autrice, mais je ne peux me départir d’une sensation d’avancer « au jour le jour » qui atténue un peu l’envie irrépressible d’avancer dans l’histoire. Je me doute cependant que les intrigues vont acquérir en densité et en profondeur, j’attends donc de voir ce que vont donner les tomes suivants !

Et vous, si vous avez lu l’Assassin Royal et les Aventuriers de la Mer, quelle série préférez-vous ?

Fantastique repas au restaurant Fantasia : le mois de la fantasy est là !

Parmi mes challenges littéraires favoris se trouve, sans surprise, le Mois de la Fantasy ! Proposé depuis quelque temps par Pikiti Bouquine, il nous invite cette année au restaurant éphémère Fantasia, où chaque entrée, plat et dessert sera sans aucun doute rempli de magie et d’aventures.

Même si j’en ai énormément envie, je ne vais pas me prévoir une pile à lire immense pour cette édition du challenge : je vais me contenter de deux repas, deux ensembles entrée-plat-dessert. Chaque plat correspondant à un livre à lire, cela me donne dont un objectif de 6 livres, un défi parfaitement atteignable (mais néanmoins pas forcément gagné) pour moi. Voici donc ce dont mes appétits littéraires ont envie :

Premier repas : à l’aventure !

ENTRÉE
Les insectes sont nos amis
(animaux, peur, défi)

PLAT
Sous/sur l’océan
(sirènes, pirates, bateaux)

DESSERT
Le glouton
(pavé, roman à déguster)

Second repas : petits plats réconfortants

ENTRÉE
Petite douceur du chef
(saga chouchou, livre court)

PLAT
Spécialité du monde
(voyage, Afrique, Asie…)

DESSERT
Café gourmand
(ce qui te fait plaisir !)

Entendons-nous bien : il y a de très grandes pour que je ne lise pas tout, que je remplace certains de ces titres ou que je me décide pour d’autres plats encore… Mais j’adore cette exaltation qui accompagne le début d’un challenge littéraire : aller fouiller dans ses étagères, guetter les suggestions des un.e.s et des autres… Et bien entendu se motiver à fond pour partir à la conquête de la fantasy pendant un mois entier ! Est-ce que vous participez aussi ? Quelles sont les lectures que vous vous prévoyez ?

Découvrir la fantasy : par où commencer ?

S’il est suffisamment vaste pour que chaque lectrice et chaque lecteur puisse y trouver son compte, le genre de la fantasy peut parfois donner le tournis. Lorsqu’il s’agit de faire ses premiers pas sur les terres de l’imaginaire, cette immensité a de quoi décourager ; il existe heureusement une multitude de portes d’entrées ! Je vous propose donc ici quelques pistes pour démarrer la fantasy, selon différents critères, afin que tout le monde puisse découvrir le genre d’une manière qui lui parle.

commencer par la fantasy jeunesse

Par définition adaptée à des jeunes lectrices et lecteurs, la fantasy jeunesse propose des récits où la densité de l’univers et la complexité de la narration restent mesurées. Il s’agit donc de lectures très accessibles, souvent courtes, qui peuvent facilement permettre de poser un premier pied en fantasy (même pour des adultes). Je peux donc vous conseiller :

des univers faciles d’accès

Si la jeunesse ne vous parle pas vraiment, il existe dans le registre adulte des univers qui sont tout aussi faciles à appréhender : là encore, la complexité reste limitée, et les codes de la fantasy y sont suffisamment ancrés pour qu’il n’y ait pas trop de repères nouveaux et inattendus à prendre. Pour des univers de fantasy très accessibles, je peux vous conseiller :

  • L’Assassin Royal, de Robin Hobb, avec un art du développement des personnages encore inégalé (si les nombreux tomes de la série vous font peur, sachez que chaque tome est finalement plutôt court, que la narration se dévore, et que l’intrigue est suffisamment prenante pour que ces tomes défilent sans que vous les voyez passer…)
  • chez l’auteur francophone Pierre Pevel, la série Haut-Royaume pour un univers plus sombre et d’inspiration médiévale, ou celle du Paris des Merveilles pour une atmosphère plus colorée et un pied dans le Paris du début du XXe siècle.
  • Le Désert des couleurs, d’Aurélie Wellenstein, où l’univers de fantasy très onirique sert avant tout de cadre au développement d’une relation aussi étrange que belle, et à un certain nombre de réflexions sur l’avenir de l’humanité.

un pied dans d’autres genres

Si vous craignez de ne pas retrouver en fantasy les codes de votre genre de prédilection, sachez qu’il existe pléthore de récits qui se placent aux frontières des genres. Il s’agit souvent de sous-genres de la fantasy à part entière, je vous propose donc ici quelques premières pistes ; n’hésitez pas à les explorer davantage, elles recèlent certainement de nombreuses pépites que je n’ai moi-même pas encore découvertes !

des repères déjà établis

C’est un conseil souvent donné pour débuter la lecture en Anglais, mais il s’applique aussi pour découvrir un nouveau genre littéraire ! Si vous avez apprécié dans un autre format un univers également existant sous forme de romans, pourquoi ne pas vous tourner vers ceux-ci ? Même si les univers sont parfois plus complexes, le fait d’avoir déjà un certain nombre de repères peut vous permettre de poser un premier pied dans la narration de fantasy, qui peut se montrer dense, avant de partir explorer de nouveaux horizons imaginaires. Je pense notamment à ces univers :

  • Le Seigneur des Anneaux, de J.R.R. Tolkien
  • Le Sorceleur, d’Andrzej Sapkowski
  • Game of Thrones / Le Trône de Fer, de George R.R. Martin
  • Le Donjon de Naheulbeuk, de John Lang

J’espère avoir pu apporter quelques idées pour partir à la découverte de la fantasy ; auquel cas n’hésitez pas à m’en faire part, j’en serai absolument ravie ! Si vous en lisez déjà, quels sont les romans que vous conseillez pour commencer à explorer le genre ?

Trouver ses repères en imaginaire avec le Guide de ses genres et sous-genres

Vous ignorez la différence entre un planet opera et un space opera. Vous avez quelque difficulté à distinguer un livre steampunk d’une gaslamp fantasy. Si on vous dit dieselpunk, vous pensez : « science-fiction anti-écologique, peut-être ? » Pas de panique ! Aucun genre, aucun sous-genre de l’imaginaire n’échappe à l’œil d’Apophis ! Votre guide en ces terrifiantes et merveilleuses contrées.
~ Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire, d’Apophis – Albin Michel Imaginaire
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Ce livre a été reçu et est chroniqué dans le cadre d’un service presse : merci à la maison d’édition pour sa confiance !

Il y a quelque temps, je partais en exploration approfondie de la science-fiction, genre que j’apprivoise petit à petit. Avec cet ouvrage du blogueur Apophis (Le Culte d’Apophis), j’ai pu découvrir un panorama plus large de l’ensemble des genres de l’imaginaire, et naviguer parmi certains de ses courants les plus marquants.

Bien que le titre puisse peut-être le laisser entendre, il ne s’agit pas du tout d’un dictionnaire exhaustif de l’ensemble des sous-genres des littératures de l’imaginaire, mais plutôt d’une compréhension de ces genres, et des liens qui se font entre les différents mouvements. Pour des adeptes du genre comme pour des néophytes, il permet donc avant tout de comprendre les dynamiques qui agitent ces littératures, et la manière dont ses courants se répondent : renouveau de certains codes par envie de modernité, écho de certaines thématiques par nostalgie, frontières toujours mouvantes et sans cesse remises en question… J’ai trouvé ces réflexions passionnantes, et elles m’ont autant permis de mieux cerner certains sous-genres que d’en découvrir d’autres, et de titiller mon envie d’aller les explorer !

Parmi les notions intéressantes, je garde en tête la proposition de l’auteur de placer le Steampunk non pas comme un sous-genre majeur de la SF ou de la fantasy, mais à un niveau d’égalité avec ces deux genres de l’imaginaire : même si je ne l’ai pas encore beaucoup exploré (mais j’adorerais, à l’occasion), je reconnais qu’il a des codes et des thèmes bien à lui, et qu’il propose une vraie variété de formats et de sous-genres.

Ce fut donc une lecture très enrichissante, vers laquelle je suis déjà retournée pour en grapiller à nouveau des paragraphes par-ci par-là, et noter un certain nombre de titres parmi tous ceux que l’auteur recommande ! Je vous conseille chaleureusement d’aller découvrir cet petit guide par vous-même ; à mon avis, il saura trouver sa place dans toute bonne bibliothèque d’imaginaire…