The Walking Souris : Scurry

Un groupe de souris domestiques lutte pour survivre à un long et étrange hiver. Les humains ont disparu, le soleil se pointe rarement et une pluie froide et sombre empoisonne tout ce qu’elle touche. Les souris, qui dépendaient des humains pour se nourrir, s’accrochent obstinément à leurs vieilles habitudes, pillant les maisons abandonnées à la recherche des restes qu’elles peuvent trouver…
~ Scurry, tome 1 : La colonie condamnée, de Mac Smith – Delcourt
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Voici ma lecture d’Halloween ! Un crâne sur la couverture, des couleurs sombres et automnales, une lecture graphique rapide : que demander de plus pour une telle journée ?

D’ordinaire avec les graphiques, j’ai la sensation de survoler l’histoire et ses personnages plus que d’y plonger tête la première. Ça ne m’empêche pas forcément d’apprécier, mais me laisse souvent un arrière-goût de « j’en aurais voulu davantage ». Dans Scurry, j’ai été happée dès le début. L’efficacité de la narration et la présentation des personnages m’ont immédiatement convaincue, et j’ai vécu cette lecture avec beaucoup d’intensité et d’émotions.

Et quelles émotions… Plus que dans un univers effrayant, on est ici face à une situation complexe, où la survie d’un peuple de souris est en péril. Un peu à la « The Walking Dead », le danger réside autant dans la menace au-dehors que parmi les individus du groupe… Ce fut donc une agréable surprise, d’autant plus que la narration traite son sujet de souris et de chats avec une maturité à laquelle je ne m’attendais pas.

Et vous, quelle a été votre lecture d’Halloween ? Ou la lecture qui, selon vous, correspond le mieux à la saison ?

Nous partîmes 500 pour un voyage époustouflant

10 personnages, une quête, des dangers. Dans ce livre au suspense haletant, Clément Vuillier nous entraîne de paysage en paysage, au gré d’un voyage graphique muet qui fait passer le lecteur d’une jungle luxuriante à des glaciers venteux en passant par des steppes immenses, des forêts à loups, des cavernes obscures, des fougères à tiques, des déserts assoiffant, des volcans éruptant… Les héros et le lecteur s’y verront confrontés à leur destin, et devront l’affronter sans sourciller.
L’auteur s’amuse ici à malmener avec tendresse ses personnages du bout de sa plume, n’hésitant pas à éliminer les plus faibles au nom des lois de l’évolution. Peu s’en sortiront.
~ Nous partîmes 500, de Clément Vuillier – 3 fois par jour

Véritable O.V.N.I. (Objet Visuel Non Identifié), cet ouvrage a été repéré au détour d’une étagère de librairie et ramené à la maison où il a continué de m’intriguer, jusqu’à ce que je me décide à y plonger…

Sans un mot, tout en images, l’auteur nous embarque ici dans un voyage périlleux : au travers de nombreux paysages aussi grandioses que dangereux, au côté d’étranges personnages dont on ignore tout sauf l’incroyable détermination… J’ai beaucoup aimé cette ambiance graphique très particulière, qui semble peser sur les personnages sans pour autant être étouffante à la lecture.

Curieusement (ou peut-être était-ce intentionnel ?) j’ai trouvé cette lecture très ludique. Au début de leur aventure, les personnages sont au nombre de dix ; au fil des embûches, on les voit disparaître un par un… Il devient presque alors un jeu de les recompter à chaque planche pour trouver le disparu qui sera laissé en arrière dans ce nouveau paysage. J’ai aussi trouvé une certaine dose d’humour par moments, dans certaines actions des personnages…

Ma seule frustration est celle que j’ai dans la plupart des lectures graphiques : grosse lectrice de romans, j’ai parfois du mal à prendre le temps de profiter des illustrations lorsqu’il n’y a pas de mots. Ici, j’ai eu la sensation que ma lecture est passée un peu vite… Mais je m’y replongerai volontiers à l’occasion !

Il s’agit malheureusement d’un ouvrage qui n’est plus édité, donc si jamais vous le trouvez je vous encourage fortement au moins à le feuilleter, vous découvrirez que c’est une aventure qui vaut largement le détour… Et vous, quel O.V.N.I. avez-vous découvert récemment ?

Par-delà Arthur et Merlin : la légende de Morgane

Privée de son destin de reine, la demi-sœur du roi Arthur devient la sulfureuse fée Morgane et se dresse contre la tyrannie de la Table ronde et les manipulations de Merlin le fou. Écœurée par le magicien qui joue avec sa vie depuis sa plus tendre enfance, Morgane laisse libre cours à sa colère et assouvit sa soif de pouvoir envers et contre tous : son ancien maître, les hommes, leur nouveau dieu unique et l’ordre établi.
~ Morgane, de Stéphane Fert et Simon Kansara – Delcourt (Mirages)
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Les légendes arthuriennes font partie de ces sujets qui ne peuvent pas s’empêcher de me fasciner : tantôt héros anciens, tantôt puissants magiciens, ses personnages nous emportent dans des récits historiques et fantastiques, glorieux et magiques… Ces légendes ont été si souvent écrites et réécrites que certains personnages en deviennent parfaitement connus, même si bien souvent leurs contours toujours flous sont sujets à débat !

Parmi ces personnages est celui de Morgane, vers lequel je ne me suis jamais particulièrement tournée, mais que j’ai eu envie de découvrir au travers du regard nouveau proposé ici par Stéphane Fert et Simon Kansara ; et je dois dire que j’ai adoré ce qui m’a été proposé !

Dans ce récit, Arthur, les chevaliers et leur Table Ronde semblent bien lointains : Morgane est réellement le personnage central. Abusée tant par son demi-frère que par son mentor Merlin, on la voit bouillir de rage contre ce monde qui méprise si farouchement les femmes. Dans ce récit, elle est puissante, rêve d’indépendance autant que de vengeance, et n’hésite pas à se montrer aussi cruelle que les hommes. La narration, d’ailleurs, est souvent aussi crue et violente qu’elle, rejointe par un dessin sombre au style marqué.

Morgane n’est pas innocente, mais elle se bat pour ce en quoi elle croit. Elle est puissante et indépendante, mais peut se montrer cruelle quand elle en voit la justification. C’est une vision du personnage toute en profondeur et très moderne que nous proposent les auteurs, au croisement de la réécriture arthurienne et du récit féministe, qui m’a conquise et que je je vous conseille chaleureusement !

Elle et son chat : tant d’amour dans une petite boule de poils

Chobi savoure sa vie de chat auprès de la maîtresse qui l’a recueilli, une jeune femme connaissant à la fois les avantages de l’indépendance et les affres de la solitude. Les yeux du félin assistent à ce quotidien qui s’écoule lentement, oscillant entre moments chaleureux et moments teintés d’amertume, entre jours de soleil et jours de pluie.
~ Elle et son chat, de Makoto Shinkai et Yamaguchi Tsubasa – Éditions Pika
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Qu’il est bon de faire une pause, juste quelques instants, juste pour profiter de la douceur du moment présent… Ce court manga, tome unique, est une vraie bulle d’air qui nous transporte tout en douceur loin, si loin de la froideur du monde !

Ce court récit est raconté au travers des yeux de Chobi, chaton adopté par son humaine un soir de pluie, alors qu’il avait été abandonné dans un carton : la narration est donc très particulière, parce qu’on s’attache très fort à cette jeune fille dès le début, sans vraiment savoir grand chose de sa situation (mis à part le fait qu’elle vivrait une période assez sombre de sa vie). À travers différentes scènes de vie, qui suivent paisiblement le rythme des saisons, on découvre peu à peu le quotidien de la jeune fille et de son chat, leurs habitudes, leurs joies et leurs peines partagées…

Il n’y a pas grand chose de plus que ça, finalement, et pourtant ç’a été suffisant pour me toucher droit au cœur. Ce récit est en réalité la déclaration d’amour d’un chat pour son humaine : il ne la comprend pas toujours, ne sait pas forcément ce qu’elle fait quand elle est dehors, mais elle est le centre de son univers et il l’aime inconditionnellement. Est-ce exagérer que de prêter à nos boules de poils de tels sentiments ? Peut-être, mais ça fait du bien de s’imaginer qu’ils nous aiment autant que nous les aimons !

Côté graphismes, je les ai trouvés agréables, fins et délicats. J’ai entre autres beaucoup aimé la manière dont est représenté Chobi : autant quand il « occupe le décor » (on a tou.te.s connu un chat se camoufler en plante verte) que lorsqu’il se blottit contre son humaine, j’ai trouvé son attitude très bien retranscrite, avec beaucoup de réalisme.

Ce récit existe également sous forme de roman et de court-métrage, et j’aimerais beaucoup découvrir ces autres versions. Quoi qu’il en soit, cette version manga me laissera un très beau souvenir, rempli de douceur et d’amour…

Suivre la piste des Dragons oubliés avec des étoiles dans les yeux

À la recherche des dragons oubliés Élian Black’Mor, arpenteur de mondes et grand voyageur, entreprend de retrouver la trace de ces créatures de légende que sont les dragons. De la Bretagne au Pays de Galles, de Paris à la Scandinavie et jusqu’à Saïgon, il parcourt le globe, visite des lieux extraordinaires chargés de mythologie, rencontre des personnages étranges. Entre effroi et fascination, il observe le comportement de ces êtres fabuleux et en étudie les particularités.
Partagez les découvertes de cet explorateur hors du commun à travers des carnets de voyage plus vrais que nature. Annotations, croquis, cartes, clichés photographiques… tout y est pour plonger le lecteur dans une quête unique empreinte de merveilleux et d’imaginaire. Vous aussi, partez sur la piste des dragons oubliés, vous ne serez pas déçu du voyage…
~ Sur la piste des Dragons oubliés, d’Elian Black’Mor et Carine M – Glénat
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Parfois, il peut arriver qu’en un regard, en une fraction de seconde, on sache avec certitude qu’on se trouve en face d’une véritable pépite. C’est ce qui m’est arrivé dès j’ai vu celui-ci sur les rayonnages : un véritable coup de foudre. Il est rentré à la maison avec moi, je l’ai lu… Et ce fut en effet une expérience extraordinaire.

J’ai déjà lu des romans « carnet de voyage », retraçant à date et heures données des voyages fabuleux. Certains présentent uniquement du texte, d’autres incluent plus ou moins d’illustrations entre les paragraphes… Celui-ci est un vrai carnet de voyage. Si l’on se prend à croire que les dragons existent (que personne n’ose me contredire là-dessus), il pourrait s’agir d’un authentique compte-rendu de l’aventurier Elian Black’Mor des rencontres de ces mythiques créatures. Chaque page présente une mise en page différente, mêlant notes manuscrites, croquis, dessins plus travaillés, tickets de voyage et autres. On retrouve même un certain nombre d’ellipses temporelles inexpliquées, entrecoupées d’anecdotes plus ou moins importantes : il arrive que l’aventurier trouve le temps de noter ce qui lui passe par la tête, puis ne puisse plus toucher à son carnet pendant des jours…

Cet aspect très réaliste du format accentue d’autant plus l’émerveillement de chaque dragon croisé de loin ou de près. Puisqu’on est au cœur du voyage, on se tient nous aussi tout près de l’un d’entre eux alors qu’il s’abreuve, tandis qu’un autre nous passe en planant au-dessus de la tête… Et même sans eux, les paysages traversés, les ambiances particulières, du Grand Nord aux confins de l’Asie, sont autant de raisons de plonger tête la première dans cette aventure.

Cet ouvrage est une pépite : le récit transporte et enchante, et l’objet-livre en lui-même est absolument sublime ; chaque page mérite que l’on s’y attarde un peu, juste un peu plus…

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Inspirations vagabondes

Lightfall, chaleur et bienveillance

Béa, une adolescente un peu anxieuse, vit sur la planète Irpa. Confrontée à l’étrange disparition de son grand-père Cochon Sorcier, fabricant de potions et gardien de la flamme éternelle, elle décide de partir à sa recherche. Avec l’aide du courageux Cad, un sympathique Galdurien, elle se lance dans une quête pour sauver la planète des ténèbres qui commencent à la recouvrir.
~ Lightfall : La Dernière Flamme, de Tim Probert – Éditions Gallimard Bande-dessinée
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Comme Grimoire Noir, voici un ouvrage que j’ai entamé sans rien en savoir, à part le sentiment que j’allais découvrir de magnifiques illustrations et une histoire touchante.

Dévorée en une soirée, cette histoire a plus que répondu à mes attentes ! Le style graphique est effectivement époustouflant, avec des paysages à couper le souffle et des types de personnages assez originaux, des couleurs gaies et chaleureuses… En bref, tout ce qu’il faut pour un petit univers douillet où il fait bon vivre des aventures !

En parlant d’aventures, nos protagonistes en vivent un sacré paquet ! J’ai aimé observer cette timide héroïne faire face à ses peurs pour se lancer dans sa quête familiale, et découvrir auprès de son curieux compagnon que bien des choses dépendent de leurs aventures. Les péripéties sont nombreuses, on fait des rencontres très variées, certaines meilleures que d’autres… On sent à travers le périple de Béa et Cad que l’univers et son histoire sont bien plus vastes qu’il n’y paraît – d’ailleurs, il n’y a aucune numérotation de tome sur la couverture, mais je me disais bien qu’une telle aventure ne pouvait pas se terminer en un seul volume… Fichue frustration ! C’est donc un début très prometteur, et j’ai hâte, très hâte de découvrir la suite.

Je retiendrai de cette lecture une atmosphère douce et chaleureuse, un style graphique superbe, un univers profond et énormément de bienveillance autour des personnages. Si c’est ce dont vous avez envie, foncez, je vous garantis une belle lecture !

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Grimoire Noir : bienvenue chez les sorcières

« Tu n’es pas un sorcier Bucky ! »
Nous sommes aux États-Unis à une époque proche de la nôtre. La commune de Blackwell est la seule de tout le pays à ne pas considérer la sorcellerie comme un acte criminel. Cela n’empêche cependant pas certaines sorcières à abuser de leur magie… Dans cette petite ville, Bucky Orson est un peu morose – qui ne l’est pas, à 15 ans ? Alors que sa meilleure amie l’a quitté pour traîner avec des gens bien plus cool, sa jeune sœur vient d’être kidnappée dans des circonstances troubles. Et face à l’impuissance de son père, shérif de la ville, Bucky décide de mener lui-même l’enquête. Finira-t-il par percer les mystères de la magie de Blackwell ?
~ Grimoire Noir, de Vera Greentea et Yana Bogatch – Glénat
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Ce roman graphique fait partie de ces ouvrages qui me sautent aux yeux en librairie et que je ramène chez moi sans rien en savoir. Et ce fut une magnifique surprise !

En premier lieu, c’est le style graphique qui saute aux yeux, avec sa palette de couleurs presque en noir et blanc, qui plonge d’emblée dans une atmosphère nostalgique, un peu sombre, hors du temps. Les traits m’ont beaucoup plu, les personnages ont tous une réelle prestance sur la page, tantôt sublimés par un halo de couleurs, tantôt sortant du cadre des cases.

L’histoire est particulièrement prenante : simple au premier abord, elle se répand petit à petit d’un personnage à l’autre, et fait preuve d’énormément de profondeur. Chaque personnage rencontré a son rôle à jouer dans l’intrigue qui se complexifie au fil des pages, et chaque nouveau point de vue apporté sur le nœud de l’histoire floute un peu plus les limites du « bon » et du « mauvais ». Quant à la remontée dans le temps, aux origines, je l’ai trouvée à la fois tellement poignante et si fascinante que j’en aurais presque eu des frissons… Ce petit côté « Salem moderne » est particulièrement bien réussi !

Grimoire Noir, c’est vraiment une plongée dans un univers unique, prenant, et magnifiquement retranscris. C’est un tome unique, et quelque part il est bon de n’en avoir que ce bref aperçu, ce court épisode d’une ville qui a tant vécu et vivra encore longtemps loin de nous, lecteur.rice.s, mais une partie de moi aurait aimé y reste un peu plus, rien qu’un peu plus…