Eté 1924 : au cours d’une grande soirée donnée au château de Riverton, le poète Robert Hunter se suicide sous les yeux des soeurs Hartford. Les deux femmes ne se reparleront plus jamais après le drame. Hiver 1999 : une jeune cinéaste prépare un film sur ce scandale des années 20. Il ne reste plus qu’un seul témoin vivant de l’époque, Grace Bradley, alors domestique au château. Mais Grace a changé de vie, tiré un trait sur Riverton et ses secrets, ou du moins le croit-elle. Car le passé lentement se réveille…
~ Les Brumes de Riverton, de Kate Morton – Pocket
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J’ai finalement assez peu lu Kate Morton (celui-ci n’est que le troisième de ses romans que je découvre), mais je sais avec certitude que j’embarque à chaque fois pour un voyage temporel aussi douillet qu’intriguant, mystérieux et fascinant. J’avais absolument adoré ma toute première découverte de l’autrice, Le Jardin des Secrets, et j’avais malheureusement beaucoup moins accroché à La Scène des Souvenirs ; bien qu’il n’atteigne pas le premier, celui-ci penche lui aussi plutôt du bon côté !
Là où ce roman a souffert de la comparaison avec Le Jardin des Secrets, c’est que l’intrigue n’avance que sur une seule temporalité. J’avais beaucoup aimé le jeu avec les époques dans ma première découverte de l’autrice, et l’alternance entre passé et présent est ici moins marquée : si le retour en arrière nous plonge au cœur des événements, le temps présent présente uniquement la protagoniste telle qu’elle est devenue des décennies après.
D’ailleurs, une fois cette absence de « double enquête » acceptée, j’ai adoré apprendre à connaître cette vieille dame. J’ai trouvé que l’autrice décrivait magnifiquement bien ce que peut être la vieillesse, celle qui suit toute une vie que les plus jeunes n’ont pas connue et ne pourront jamais que pâlement imaginer. Elle retranscrit cette solitude face aux pensées que l’on est seul.e à avoir, face à un passé que plus personne ne partage, face à des gens qui ne peuvent tout simplement pas comprendre… Grace est partagée entre la culpabilité et l’apaisement, et m’a profondément émue par moments.
Lorsque l’autrice nous plonge dans le passé de Riverton, j’ai trouvé là aussi l’atmosphère particulièrement réussie. Du fait de l’attachement pour la vieille dame que Grace est devenue, ce retour dans son passé est rempli d’une nostalgie communicative : j’étais happée par les décors, les costumes, les sensations, l’atmosphère qui animent les lieux et les personnages de ce domaine des années 1920 ! Quant à l’intrigue, elle a beau avancer lentement et se mettre en place de manière presque imperceptible, elle m’a emportée jusqu’au bout. J’avais deviné une partie des révélations, mais la découverte de leur déroulement et des secrets enfouis est demeurée une scène marquante !
Cette lecture confirme donc mon affection pour les romans de Kate Morton : un aspect douillet auprès de personnages attachants, une plongée dans l’histoire avec une atmosphère captivante, et un mystère qui rôde en arrière-plan avant de mener au coup d’éclat final ! J’en lirai volontiers d’avantage ; d’ailleurs, lequel me conseillez-vous maintenant ?