Un cocon douillet et une pincée de sorcellerie

Mika Moon a toujours – enfin, presque toujours – respecté trois grandes règles. Cacher sa magie (dans les vidéos qu’elle poste en ligne, elle fait juste semblant d’être une sorcière). Faire profil bas (après tout, qu’est-ce que 14 000 abonnés ?). Et rester à l’écart des autres sorcières (sauf à l’occasion de leur sacro-sainte réunion trimestrielle). La jeune femme a donc pris l’habitude d’être seule et a même passé le plus clair de sa vie d’adulte à déménager en prenant garde de ne jamais s’attacher à qui que ce soit.
Un jour, pourtant, elle reçoit une intrigante offre d’emploi : devenir la professeure particulière de trois jeunes sorcières dans une mystérieuse propriété du Norfolk baptisée la Maison de Nulle Part. Et voilà qu’en un coup de baguette magique (et contre toutes les règles élémentaires de sorcellerie), elle se retrouve bientôt mêlée aux secrets de ses quatre hôtes, aussi excentriques qu’attentionnés. Parmi eux, Jamie, bibliothécaire irlandais grincheux mais contre toute attente attirant, est prêt à tout pour défendre ses trois petites protégées. Or, à ses yeux, la nouvelle venue est une menace – une menace incroyablement irritante…
Alors que Mika commence enfin à s’ouvrir aux autres, l’idée d’avoir trouvé une famille – une vraie –, et peut-être même plus, fait peu à peu son chemin dans son esprit. Mais la magie est imprévisible… et si toute cette histoire n’était qu’une bombe prête à exploser ?
~ La Société très secrète des Sorcières Extraordinaires, de Sangu Mandanna – Lumen
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Imaginez une soirée douillette à la maison. Votre boisson chaude est prête, saupoudrée d’une pincée d’épices et de sucre roux, et une assiette de biscuits trône juste à portée de main. Vous êtes entouré.e de couvertures douces et de coussins moelleux, et un petit animal à poils s’endort paisiblement sur vos genoux. À ce moment-là, c’est comme si le monde vous faisait un énorme câlin ; vous êtes bien.

Si vous parvenez à vous imaginer ces sensations, vous vous représenterez assez bien ce que m’a apporté la lecture de ce roman. Il me faisait extrêmement envie, et je m’y suis plongée dès qu’il est arrivé dans mes mains. Je l’ai laissé me porter, m’abandonnant complètement à ses pages, et ce fut une véritable réussite !

Tout m’a plu. En premier lieu, bien évidemment, il y a cette magie ; elle est partout, elle infuse les personnages et l’univers, sans pour autant se trouver au cœur du propos, et se contente plutôt de saupoudrer le récit d’un doux charme scintillant. J’ai adoré les personnages, également : ils ont tous des fêlures, mais forment une famille de cœur soudée qui fait plaisir à découvrir (et à laquelle il a été très agréable de voir Mika, éternelle solitaire, céder au fur et à mesure…).

Puisque, finalement, ce roman de sorcières et de magie relève surtout des codes de la comédie romantique, l’intrigue reste mesurée, et les enjeux modestes ; ce qui n’a pas été pour me déplaire, au contraire ! L’autrice propose quand même quelques rebondissements assez farfelus qui m’ont bien plu, mais l’essentiel du roman demeure orienté sur cette petite bulle de bienveillance qu’est la Maison de Nulle Part, et sur la naissance d’une romance pleine de tendresse qui met des papillons dans le ventre. Une fois n’est pas coutume, j’étais quand même venue pour ça, et j’ai été plus que satisfaite !

J’avais beaucoup entendu parler de ce roman, et j’en attendais beaucoup. Est-ce le moment où je l’ai lu ? La parfaite rencontre entre mes envies et la réponse de l’autrice ? Toujours est-il que j’ai passé un moment de lecture extraordinaire dans cet univers, tel que je n’en avais pas connu depuis longtemps. Si vous choisissez d’y plongez, sachez donc où vous allez ; mais si c’est ce que vous voulez, je vous souhaite d’y passer une lecture au moins aussi bonne que la mienne !

Trouble et tourment entre les murs de Riverton

Eté 1924 : au cours d’une grande soirée donnée au château de Riverton, le poète Robert Hunter se suicide sous les yeux des soeurs Hartford. Les deux femmes ne se reparleront plus jamais après le drame. Hiver 1999 : une jeune cinéaste prépare un film sur ce scandale des années 20. Il ne reste plus qu’un seul témoin vivant de l’époque, Grace Bradley, alors domestique au château. Mais Grace a changé de vie, tiré un trait sur Riverton et ses secrets, ou du moins le croit-elle. Car le passé lentement se réveille…
~ Les Brumes de Riverton, de Kate Morton – Pocket
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J’ai finalement assez peu lu Kate Morton (celui-ci n’est que le troisième de ses romans que je découvre), mais je sais avec certitude que j’embarque à chaque fois pour un voyage temporel aussi douillet qu’intriguant, mystérieux et fascinant. J’avais absolument adoré ma toute première découverte de l’autrice, Le Jardin des Secrets, et j’avais malheureusement beaucoup moins accroché à La Scène des Souvenirs ; bien qu’il n’atteigne pas le premier, celui-ci penche lui aussi plutôt du bon côté !

Là où ce roman a souffert de la comparaison avec Le Jardin des Secrets, c’est que l’intrigue n’avance que sur une seule temporalité. J’avais beaucoup aimé le jeu avec les époques dans ma première découverte de l’autrice, et l’alternance entre passé et présent est ici moins marquée : si le retour en arrière nous plonge au cœur des événements, le temps présent présente uniquement la protagoniste telle qu’elle est devenue des décennies après.

D’ailleurs, une fois cette absence de « double enquête » acceptée, j’ai adoré apprendre à connaître cette vieille dame. J’ai trouvé que l’autrice décrivait magnifiquement bien ce que peut être la vieillesse, celle qui suit toute une vie que les plus jeunes n’ont pas connue et ne pourront jamais que pâlement imaginer. Elle retranscrit cette solitude face aux pensées que l’on est seul.e à avoir, face à un passé que plus personne ne partage, face à des gens qui ne peuvent tout simplement pas comprendre… Grace est partagée entre la culpabilité et l’apaisement, et m’a profondément émue par moments.

Lorsque l’autrice nous plonge dans le passé de Riverton, j’ai trouvé là aussi l’atmosphère particulièrement réussie. Du fait de l’attachement pour la vieille dame que Grace est devenue, ce retour dans son passé est rempli d’une nostalgie communicative : j’étais happée par les décors, les costumes, les sensations, l’atmosphère qui animent les lieux et les personnages de ce domaine des années 1920 ! Quant à l’intrigue, elle a beau avancer lentement et se mettre en place de manière presque imperceptible, elle m’a emportée jusqu’au bout. J’avais deviné une partie des révélations, mais la découverte de leur déroulement et des secrets enfouis est demeurée une scène marquante !

Cette lecture confirme donc mon affection pour les romans de Kate Morton : un aspect douillet auprès de personnages attachants, une plongée dans l’histoire avec une atmosphère captivante, et un mystère qui rôde en arrière-plan avant de mener au coup d’éclat final ! J’en lirai volontiers d’avantage ; d’ailleurs, lequel me conseillez-vous maintenant ?

There Goes the Bride: voici venir l’ennui…

C’est en traînant des pieds qu’Agatha Raisin se rend au mariage de son ex, James Lacey. Elle en pince encore pour celui qui l’éclabousse avec son nouveau bonheur. Le jour des noces, coiffée de son plus beau chapeau, Agatha jubile de voir que l’autel est vide : la mariée n’est pas là ! Et pour cause, elle a été retrouvée avec une balle dans le corps avant même de pouvoir dire « oui ». Il n’en faut pas plus pour redonner à Agatha de l’espoir…avant que celui-ci ne retombe comme un pudding pas assez cuit lorsque la police décrète que la suspecte numéro un, c’est… elle !
~ Agatha Raisin, book 20: There Goes the Bride, de M.C. Beaton – Constable
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Je ne m’étais pas replongée dans les aventures de ma chère Agatha Raisin depuis des mois, il était donc plus que temps de retourner à Carsely et de poursuivre la découverte de cette série !

Malheureusement, ce tome-ci ne fait clairement pas partie des meilleurs. Je l’ai même trouvé plutôt bancal : pour moi, ni l’enquête ni les déboires d’Agatha ne tenaient debout dans ce tome-ci, et j’ai survolé ma lecture…

Côté intrigue, je l’ai trouvée décevante. Les enquêteurs ne savent pas où donner de la tête, certaines pistes sont lancées puis abandonnées, le coupable ne m’a pas surprise mais j’ai trouvé le dénouement sorti de nulle part et un peu tiré par les cheveux.

Quant à Agatha, elle ne sait toujours pas quoi faire d’elle-même et de ses relation sentimentales, et j’ai eu la sensation que l’autrice elle-même peinait à trouver de quoi renouveler son personnage… Je n’ai pas non plus ressenti le soutien chaleureux de son entourage, et le village de Carsely lui-même m’a un peu manqué…

Ce tome-ci fut donc un raté pour moi. Il me reste quand même un certain nombre de tomes à découvrir, j’espère que la suite repartira au moins un peu mieux !

Retrouver d’autres tomes chroniqués :
Tome 17 : Cache-cache à l’hôtel
Tome 18 : Un Noël presque parfait

Poison & tasse de thé : rendez-vous avec les détectives du Yorkshire

Il y a comme un vent de printemps qui souffle sur Bruncliffe. Mais la belle saison est loin de profiter à tout le monde… Impliqué dans une affaire de meurtre, Samson O’Brien doit faire face aux questions pressantes de la police, et Delilah Metcalfe aux critiques virulentes de sa famille et de ses amis – qui lui reprochent sa loyauté envers le détective privé. Et quand la vérité sur le passé de Samson éclate au grand jour, tout Bruncliffe se ligue contre lui.
Seul le vétérinaire du coin s’inquiète d’une série de morts inhabituelle au sein de sa clientèle canine. Soupçonnant un acte criminel, il sollicite les services de Samson et Delilah. Bravant les foudres des habitants, ces deux derniers vont devoir découvrir l’origine de ce poison qui menace la communauté bruncliffienne…
~ Les détectives du Yorkshire, tome 4 : Rendez-vous avec le poison, de Julia Chapman – Robert Laffont
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Si les premiers tomes m’ont fait passer un agréable moment dont je ne garde cependant pas un souvenir si mémorable que ça, ce tome-ci m’a happée et maintenue en haleine jusqu’à la dernière page !

Dans les tomes précédents, les enquêtes suivent des événements plus ou moins proches des personnages principaux et ancrés dans cette petite communauté qu’est Bruncliffe : une enquête pour chaque tome, un fil rouge en arrière-plan pour lier le tout, et on a une série bien agréable à suivre. Dans ce tome-ci, le fil rouge explose au devant de la scène, et les deux protagonistes sont personnellement exposés, et impliqués jusqu’au cou dans les événements. De fait, j’ai eu le sentiment que la série faisait un véritable bond en avant : ces personnages que l’on suit depuis déjà 3 tomes sont plus en danger que jamais, les révélations sont proches, les intrigues prennent de l’épaisseur… Et c’est passionnant !

Quant à « l’enquête du tome », elle met un moment à se décanter, mais l’autrice a su l’utiliser à bon escient : elle comble les moments de creux tout au long du roman, et permet parfois de relancer certains éléments qui débloqueront la fin de ce tome-ci. Sans compter qu’elle m’a serré le cœur plus d’une fois, faisant des ravages parmi les innocentes bêtes à poils du village…

Ce tome-ci a donc été une lecture particulièrement bonne pour moi : très bien rythmé et très bien équilibré, il relance mon envie de découvrir la suite sans plus tarder !

Les Dames de Marlow : meurtres et mots-croisés

Dans la petite ville de Marlow, en Angleterre, Judith Potts, 77 ans, mène la vie qui lui plaît. Elle boit un peu trop de whisky et se baigne toute nue dans la Tamise, et alors ? Au pays des excentriques, elle est la reine !
Un soir, elle entend, provenant de la maison de son voisin, un cri suivi d’un coup de feu. Elle en est sûre : un meurtre a été commis. Mais la police ne la croit pas. Pas d’énigme sans solution pour Judith Potts ! La vieille anglaise passionnée de mots-croisés va se lancer dans l’enquête avec, à ses côtés, Becks, la femme du vicaire, et Suzie, la promeneuse de chien et commère attitrée de Marlow. Vous reprendrez bien un nuage de crime avec votre thé ?
~ Les dames de Marlow enquêtent, tome 1 : Mort compte triple, de Robert Thorogood – La Martinière
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Amatrice de cosy mystery à mes heures perdues, j’ai évidemment été attirée par le résumé loufoque de cette nouvelle série : ni une ni deux, j’ai foncé.

Il est un mystère qui ne restera pas secret bien longtemps : j’ai adoré cette lecture ! Allez savoir pourquoi, à chaque fois que je me lance dans une nouvelle série de cosy mystery, j’ai toujours la petite appréhension de tomber dans un récit écrit à la va-vite, qui surfe sur la vague des tendances actuelles sans vraiment apporter grand chose. Ici, j’ai été agréablement surprise, aussi bien par les personnages que par l’intrigue.

J’ai immédiatement été prise d’affection pour Judith Potts, la protagoniste principale, qui est à la fois complètement loufoque et pleine de nuances. Mine de rien, on la voit déjà évoluer un peu dans ce premier tome, et l’étrange trio qu’elle forme avec Becks et Suzie est plutôt touchant : elles savent s’entraider et se complètent d’une très belle manière. J’ai hâte de les voir à nouveau à l’œuvre !

Quant à l’intrigue, pour une fois, elle ne m’a pas embrouillé le cerveau ! Malgré quelques pistes un peu faibles et rapidement abandonnées au début, j’ai bien aimé la manière dont les éléments apparaissent un à un : chaque nouvelle découverte amène à complètement revoir nos théories et à réétudier les liens entre les protagonistes. Alors que je me laisse habituellement porter, cette fois-ci j’ai même réussi à deviner une partie de la résolution !

Si j’entrais dans cette enquête curieuse mais avec un peu d’appréhension, j’ai vite été conquise par les personnages et la narration. L’ambiance est tout juste comme je les aime, et l’équilibre entre les éléments est maîtrisé : je lirai la suite de cette nouvelle série avec grand plaisir !

Un Noël presque parfait pour Agatha Raisin

Bientôt Noël. Le sapin sent le roussi pour Agatha Raisin qui ne digère toujours pas d’avoir été larguée par James Lacey. Pour se forcer à l’oublier, elle se lance à corps perdu dans la préparation du réveillon pour ses amis. Jusqu’à en faire une obsession…
Même le meurtre de Mrs Tamworthy, retrouvée morte après un repas arrosé à la ciguë ne la détourne pas de son but. Pourtant, la riche veuve avait prévenu Agatha : elle était convaincue qu’un membre de sa famille voulait la l’assassiner avant la fin de l’année. Se sentant quelque peu coupable, Agatha part sur les traces du meurtrier, bien décidée à le piéger avant le réveillon pour avoir le temps de préparer sa dinde !
~ Agatha Raisin: Kissing Christmas Goodbye (titre VF : Agatha Raisin : Un Noël presque parfait), de M.C. Beaton – Éditions Constable
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Le petit vent de renouveau lancé sur la série il y a quelques tomes, avec la lancée de l’agence de détectives d’Agatha, poursuit ici sa lancée, et ça fait toujours autant plaisir !

Le nouveau format donné à l’équipe d’Agatha, composée maintenant d’enquêteurs professionnels embauchés par son agence, fonctionne pour l’instant toujours autant pour moi : elle apporte tout un lot de personnages auxquels je commence à vraiment m’attacher, et permet d’introduire régulièrement de nouveaux arrivants tout aussi intéressants. Dans ce tome-ci, on rencontre par exemple la jeune Toni, dont j’ai apprécié l’esprit débrouillard, et avec qui Agatha tisse un lien plutôt inattendu. Par ailleurs, ses acolytes plus anciens développent le côté plus amical de leurs relations, et peuvent se montrer parfois plus touchants, protecteurs et dévoués à leur amie.

Mais comme toujours, c’est Agatha elle-même qui fait tout l’intérêt de chaque tome. Elle se met ici en tête d’organiser un Noël parfait, et s’il est drôle de voir les péripéties dans lesquelles elle s’embarque pour y arriver, j’ai trouvé touchant de voir se rassembler autour d’elle tous ces personnages qui se sont pris d’amitié pour notre détective préférée au fil des tomes.

Quant à l’enquête, elle est comme d’habitude haute en couleurs, avec des personnages extravagants, et un cadre cette fois-ci assez particulier. J’ai suivi ses rebondissements avec plaisir, et n’ayant pas forcément essayé de la résoudre moi-même, je n’avais rien vu venir des révélations finales…

Au final, j’ai donc passé une très agréable lecture avec ce dix-huitième tome des enquêtes d’Agatha Raisin, avec un personnage de plus en plus touchant et une ambiance toujours aussi agréable !

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Tome 17 : Cache-cache à l’hôtel
Tome 20 : Voici venir la mariée

Le Corbeau d’Oxford : petits secrets en haute société

Oxford, 1960. Lorsque Sir Marcus Deering, un riche industriel de la région, reçoit plusieurs lettres de menace anonymes, il prend le parti de ne pas s’en inquiéter. Mais bientôt, un meurtre est commis, et les meilleurs éléments de la police d’Oxford sont mobilisés.
La toute jeune policière Trudy Loveday rêverait de participer à une affaire aussi importante, mais ses supérieurs coupent rapidement court à ses ambitions. Écartée de l’enquête et chargée d’assister le brillant mais peu amène Dr Clement Ryder, médecin légiste, sur une affaire classée, elle se retrouve pourtant très vite au cœur d’une énigme qui pourrait bien la mener sur la piste du mystérieux corbeau d’Oxford…
~ Loveday and Ryder, tome 1 : Le corbeau d’Oxford, de Faith Martin – Éditions Harper Collins (Noir)
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Et hop, un cosy mystery de plus, qui ne détrônera certainement pas ma chère Agatha Raisin, mais que j’ajouterai certainement à ma liste de séries à suivre tranquillement. Léger, agréable mais pas inoubliable, cette lecture a très bien rempli sa tâche de me faire passer une chouette lecture !

Contrairement à la plupart des autres romans du genre, celui-ci penche davantage du côté policier, avec les personnages de Trudy Loveday, fraîchement entrée dans les forces de l’ordre, et le Dr Clement Ryder, ancien légiste reconverti en coroner, qui forment un duo incongru mais plaisant. Du fait de leurs professions respectives, le récit se concentre beaucoup plus sur l’enquête en elle-même et s’en écarte peu. Je me suis plus attachée au duo de Loveday et Ryder, dans leurs interactions et leur fonctionnement, qu’aux personnages en eux-mêmes (quoique Ryder et ses problématiques de santé m’ont touchée), donc ce manque de profondeur ne m’a pas dérangée outre mesure.

L’histoire était quant à elle bien ficelée ! J’ai eu la satisfaction de deviner une partie des explications, sans pour autant avoir pu tout prédire, et ça m’arrive suffisamment rarement pour être souligné. L’intrigue est un vrai sac de nœuds, dont l’autrice tire plusieurs ficelles, et nous en dévoile les rapprochements peu à peu. J’ai parfois été un peu perdue, à perdre de vue l’un des fils (pour reprendre cette métaphore !) et ne plus me souvenir d’où il mène, mais je me suis laissée porter et, puisque finalement tout s’éclaire, cela n’a pas non plus posé de problème.

Ce premier tome ne sera pas inoubliable pour moi, mais m’aura fait passer une excellente lecture, au ton léger et au duo de protagonistes attachants : je lirai la suite avec plaisir ! Et vous, quelles sont vos séries préférées de cosy mystery ?

Les Sorcières de Pendle : « être une femme est le plus grand risque qui soit »

Lancashire, Pendle, 1612. À 17 ans, Fleetwood Shuttleworth est enceinte pour la quatrième fois. Mais après trois fausses couches, la maîtresse du domaine de Gawthorpe Hall n’a toujours pas donné d’héritier à son mari. Lorsqu’elle croise le chemin d’Alice Gray, une jeune sage-femme qui connaît parfaitement les plantes médicinales, Fleetwood voit en elle son dernier espoir. Mais quand s’ouvre un immense procès pour sorcellerie à Pendle, tous les regards se tournent vers Alice, accusée comme tant d’autres femmes érudites, solitaires ou gênantes.
Alors que le ventre de Fleetwood continue de s’arrondir, la jeune fille n’a plus qu’une obsession pour sauver sa vie et celle de son bébé : innocenter Alice. Le temps presse et trois vies sont en jeu. Etre une femme est le plus grand risque qui soit.
~ Les Sorcières de Pendle, de Stacey Halls – Éditions Pocket
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Quoi de mieux que cette saison d’automne où la nature est en feu pour se plonger dans le récit poignant d’un destin de sorcière ?

Avec ce roman, j’ai passé une excellente lecture. Happée dès les premières pages, j’ai été emportée avec Fleetwood dans le Lancashire du XVIIe siècle. Au milieu de cette bourgeoisie rurale qui l’entoure, tout est éloigné de tout, les faux-semblants sont nombreux et les amis rares. Si bien que lorsque Fleetwood rencontre Alice, elle trouve quelqu’un qui peut la sauver non seulement de sa grossesse compliquée mais aussi de sa solitude écrasante.

J’ai beaucoup aimé ce duo de personnages. Même si elle évolue, leur relation se fait toujours en nuance, en ambigüité. Les contours oscillent, se renforcent ou s’étirent, mais les deux femmes restent toujours attachées l’une à l’autre, autant par affection que par besoin. Du côté des personnages masculins, j’ai aimé les voir assez variés, pour soutenir des points de vue différents (dans la limite de l’historiquement réaliste) face à Fleetwood et Alice. La misogynie est présente, insidieuse, mais là où certains personnages ne font que répéter ce qu’on leur a toujours assené, d’autres en jouent avec une cruauté horripilante.

Pour ce qui est des événements, je m’attendais à plus de rebondissements, mais le récit est en fait plutôt tourné vers le sentiment d’impuissance, de solitude et d’enfermement que ressent Fleetwood. Et c’est, je pense, le propos du roman : faire ressentir à quel point le simple fait d’être femme peut représenter tant de portes verrouillées, sans parler de l’envie d’être libre et indépendante…

Les Sorcières de Pendle est un récit profondément touchant, d’autant plus lorsqu’on sait qu’il est basé sur des faits réels et un procès ayant réellement condamné neuf femmes et un homme à la pendaison. C’est également une poignante histoire de femmes, que je vous conseille chaudement !

Agatha Raisin, des trombes d’eau et d’émotions

Entre son agence de détective qui tourne au ralenti et les réunions des dames de Carsely, Agatha s’ennuie. Aussi est-elle enchantée lorsque son ex-mari James Lacey l’invite pour des vacances mais – horreur ! – sa conception d’un séjour idyllique est le petit hôtel décrépi de Burryhill-on-Sea où, enfant, il passait ses étés. Et tout va de mal en pis : quand un autre client de l’hôtel est assassiné, Agatha est la principale suspecte et se voit obligée de résoudre l’affaire depuis sa cellule de prison !
~ Agatha Raisin: Love, Lies and Liquor (titre VF : Agatha Raisin : Cache-cache à l’hôtel), de M.C. Beaton – Éditions Constable
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Quand je ne sais pas quoi lire, je lis un Agatha Raisin : c’est léger, prenant, ça se lit vite, et je suis tellement bien dans cet univers !

Ce tome-ci a été particulièrement agréable à lire. Depuis qu’Agatha a fondé son agence de détective privée, je trouve que la série a retrouvé un regain d’énergie, mais dans ce tome-ci c’est Agatha elle-même qui m’a surprise par son évolution ! Sa relation avec « les hommes de sa vie » prend un tournant inattendu, et ça fait du bien de voir Agatha reprendre du poil de la bête. Pour ce qui est de ses employés, je m’attache davantage à eux tome après tome, et j’ai aimé les voir prendre de l’importance dans son entourage aussi bien que dans l’enquête.

Concernant l’enquête en elle-même justement, j’ai eu peur au début qu’elle prenne le même chemin que celle d’un des tomes précédents, mais l’intrigue s’est rapidement démarquée, là encore avec des retournements de situation plutôt inattendus. L’équilibre entre l’avancée de l’enquête et des tribulations personnelles d’Agatha était plutôt bien géré, avançant de manière égale tout au long du récit. Mention spéciale pour la météo, pluvieuse bien comme il faut tout au long du livre, parfaite pour une lecture de fin d’été, quand on se languit de l’automne !

Je retiendrai donc de ce tome un très bon équilibre entre tous les éléments, et un certain renouveau qui fait du bien. J’espère que le tome suivant continuera sur cette lancée, parce que je suis encore loin de me lasser de cette chère Agatha Raisin ! Et vous, quels sont vos séries de cosy mystery préférées ?

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Tome 18 : Un Noël presque parfait
Tome 20 : Voici venir la mariée