D’optimisme et d’espoir : ce vieux rêve d’Écotopia

Trois États de la côte ouest des États-Unis – la Californie, l’Oregon et l’État de Washington – décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale baptisée Écotopia. Vingt ans après, l’heure est à la reprise des liaisons diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain. Au fil de ses articles envoyés au Times-Post, William Weston décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l’autogestion, la décentralisation, les 20 heures de travail hebdomadaire, le recyclage systématique, le rapport à la nature, etc. Quant à son journal intime, il révèle le parcours initiatique qui est le sien : d’abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d’amour intense avec une Écotopienne va le placer devant un dilemme crucial : choisir entre deux mondes.
~ Écotopia, d’Ernest Callenbach – Audiolib
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Ce livre a été reçu et est chroniqué dans le cadre d’un service presse : merci à la maison d’édition pour sa confiance !

À mi-chemin entre le récit de fiction et la proposition idéologique, ce roman invite à imaginer une société fondée sur les principes du respect de la nature, de l’équilibre et de l’environnement. Et s’il est assez daté sur certains aspects, il fourmille d’idées, réalistes ou non, qu’on aurait malgré tout bien envie d’essayer…

Raconté sous la forme d’un journal de notes, le récit oscille entre des passages de la vie personnelle de William Weston et ses articles qu’il rédige à l’intention de la presse américaine, et qui sont à chaque fois concentrés sur une thématique bien particulière de la société écotopienne. J’ai découvert ce roman au format audio, le récit à la première personne m’a d’autant plus emportée ! Les aspects plus personnels et émotionnels de son expérience gagnent en réalisme, et les passages plus scientifiques passent plus facilement : le style d’écriture assez ancien aurait pu me décourager à l’écrit, alors que l’audio apporte un côté presque « podcast » plus abordable.

Côté univers, il y a de quoi rêver : l’auteur imagine, non pas une société parfaite, mais une société dont l’objectif est de tendre vers l’équilibre naturel du monde. Les valeurs écologiques sont centrales : les innovations technologiques fleurissent et les fonctionnements de société régressent, paradoxalement, dans un même mouvement vers l’équilibre entre développement humain et respect de l’environnement. S’il est rassurant de voir que certaines de ces idées si novatrices sont aujourd’hui ancrées dans les pratiques (le tri des déchets par exemple), d’autres demeurent encore hors de portée.

Écrit dans les années 70, c’est un récit très moderne par de nombreux aspects et rempli d’idées novatrices. Malheureusement, ça ne fait qu’accentuer le style de narration parfois vieillot, et la vision un peu datée des sociétés libérées. En termes de féminisme et de sexualité notamment, pas de doute, près de 50 ans nous séparent : les femmes sont fortes et indépendantes (ce sont même elles qui dirigent le pays), mais toujours avec une féminité et une sensualité particulièrement soulignées. Plus généralement, les relations physiques sont très décomplexées, et à partir du moment où il en fait la découverte, j’ai eu la sensation que ça devenait un sujet presque obsessionnel pour le personnage principal… Cela dit, n’oublions pas que ce récit prend ses racines en plein cœur du mouvement hippie du début des années 70 !

Au final, je ressors de cette lecture avec énormément d’espoir et d’inspiration. Je sais que même si une telle société reste hors de portée de nos jours, nous continuons tout de même à progresser, avec les idées et technologies dont nous disposons. Et pour celleux que l’âge du texte rebute, n’hésitez pas à vous tourner vers l’audio, qui s’écoute tout seul !

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