Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…
~ Vox, de Christina Dalcher – Éditions NiL / Lizzie
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Intriguée par le postulat de base que propose Vox, j’ai été ravie de pouvoir le découvrir au format audio : je l’ai trouvé particulièrement adapté à ce récit, très interne, d’une femme que l’on veut faire taire ; mais si j’ai plutôt apprécié ma lecture, je suis malgré tout plus mitigée sur certains aspects.
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est cette proposition et la manière dont elle prend corps au fil du récit : cette idée complètement totalitaire, profondément dystopique, absolument révoltante… et la manière dont elle s’est installée avec un naturel déconcertant dans ces États-Unis alternatifs. D’une manière qui rappelle par exemple La Vague (Todd Strasser), le récit montre l’évolution de cette société, l’insidieuse transformation de l’opinion publique par un parti qui prend de plus en plus d’importance, jusqu’à la mise en place de mesures absurdes qui, pourtant, semblent presque logiques dans ce contexte complètement transformé. J’ai notamment aimé le fait que ces événements, au lieu d’avoir une portée mondiale, se limitent aux frontières d’un pays : finalement, quelle légitimité auraient les puissances étrangères de s’immiscer dans la gestion d’un pays qui n’est pas le leur ? J’ai trouvé cet aspect, qui pourrait paraître anecdotique, particulièrement réaliste, et d’autant plus glaçant. Je note aussi un certain nombre de réflexions sur le langage, le développement cognitif et l’éducation, glissées au fil de l’intrigue, et que j’ai trouvées très intéressantes.
J’ai moins apprécié par contre le personnage principal, et l’intrigue dans laquelle elle évolue. C’est certainement une conséquence à la fois de son propre caractère et des nouvelles règles mises en place auxquelles elle doit se plier, mais je l’ai trouvée très passive durant une large partie du roman. Elle passe beaucoup de temps à se plaindre de sa situation et à souhaiter s’en sortir, mais l’action concrète n’arrive que trop tardivement à mon goût… Sans parler d’un petit effet deus ex machina qui intervient par moments et m’a fait légèrement lever les yeux au ciel. En quelque sorte, cette passivité a permis à l’autrice de laisser libre cours à l’évolution passionnante (et horrifiante) de cette nouvelle société qu’elle propose, mais je ne peux pas m’empêcher de regretter ce petit manque de dynamisme…
Au final, j’ai pris ce roman comme une exploration de l’autrice du postulat de base qu’elle propose, à laquelle elle a dû donner corps par le biais d’une intrigue mais qui n’est finalement pas le cœur du roman… Malgré quelques regrets, j’ai donc beaucoup aimé ce que propose l’autrice ici : le passage d’une société réelle à une dystopie glaçante. C’est un récit important, que je vous conseille si le sujet vous intéresse !
J’ai adoré m’énerver de la montée en puissance de ce régime dictatorial, le livre est très prenant. Ce qui m’a dérangé, c’est plutôt la fin trop précipitée par rapport au reste.
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Comme Ma Lecturothèque je ne me souviens plus de grand chose, mais je crois rejoindre ton avis dans sa globalité. J’avais apprécié le postulat de base, mais je n’étais pas convaincue par tous ses aspects.
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« Le passage d’une société réelle à une dystopie glaçante » Ça a des élans de réalité vu ce qui se passe en ce moment. Il faudrait que je le sorte de ma pal…
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Je ne me souviens plus des masses de ce roman mais, malgré un postulat de base intéressant, il ne m’avait pas beaucoup plu (sans être désagréable pour autant, puisque je suis allée au bout de ma lecture).
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