7e Art, pop-corn et Grands Anciens

Les Annales du Disque-Monde : Les Zinzins d’Olive-Oued,
de Terry Pratchett


Inlassablement – mais encore beaucoup trop lentement à mon goût – je progresse dans ma lecture chronologique des Annales du Disque-Monde. Voici maintenant le premier tome du cycle du Progrès, qui se démarque non pas par un groupe de personnages récurrent (même si une nouvelle tête devrait bientôt faire son apparition), mais par les thématiques qu’il aborde : dans chaque tome, l’arrivée sur le Disque d’une innovation technique ou technologique se trouve confrontée à la logique très particulière de ce monde, et soulève des questionnements passionnants vis-à-vis de nos propres sociétés contemporaines.

J’avais déjà lu ce tome des Zinzins d’Olive-Oued il y a des années, et j’en gardais le souvenir d’une excellente lecture, ce qui fut de nouveau le cas. J’aime particulièrement le mélange des références que propose ici Pratchett, entre histoire du cinéma et classiques du fantastique, où la frénésie qui accompagne l’apparition du 7e art enfle inexorablement, jusqu’à devenir une force presque lovecraftienne, fascinante et effrayante… L’appel du succès, l’envie de gloire, la fièvre des étoiles se font toujours plus pressants, prenant complètement possession des protagonistes ; le grandiose et le monstrueux se mêlent pour ne faire plus qu’un. C’est un processus captivant, d’autant plus lorsqu’on y ajoute ce petit « grain de sel du Disque-Monde », et j’ai adoré y assister !

Par certains aspects, ce tome-ci se rapproche de Trois Sœurcières, car l’auteur s’y amuse beaucoup avec la notion de réalité. Ici, à Olive-Oued, on ne raconte que des histoires, quitte à jouer sur les apparences pour les rendre plus que vraies ; mais qu’en est-il alors de la vraie réalité, celle qui rôde depuis toujours et qui serait prête à tout pour être reconnue ? Et puis, j’ai trouvé que transparaissait ici une vraie tendresse pour cette magie des premiers cinémas, avec ses trucages faits-maison, ces effets spéciaux tout sauf crédibles, mais auxquels on choisit de croire quand même pour que vive le film… Encore une fois, il s’agit d’un tome où Pratchett montre toute la finesse de sa pensée et de sa narration. Il a une vision très pertinente et toute en nuance de nos sociétés, et j’ai beaucoup aimé ce qu’il faisait ici du cinéma et de ce que cet art a apporté au monde.

Si le cycle des Sorcières demeure mon favori, il se peut que celui-ci, où Terry Pratchett semble développer tout son talent d’observation et d’analyse de nos sociétés, ne se place pas très loin derrière… Et vous, avez-vous déjà découvert ce cycle-là ? Qu’en pensez-vous ? Pour ma part, j’ai hâte, très hâte de découvrir les tomes suivants du Progrès !

3 commentaires sur “7e Art, pop-corn et Grands Anciens

Laisser un commentaire